A la "rentrée", les hirondelles partent!
Les
hirondelles s'en vont et le silence se fait! Depuis que nous habitons la ferme
nous cohabitons une partie de l'année avec de joyeux oiseaux: les hirondelles
rustiques. Reconnaissables à leur gorge brun-roux, ce sont de vraies
campagnardes qui nichent dans les étables et les granges. Elles reviennent
fidèlement au printemps dans leurs nids abandonnés à la fin de l'été, au retour
d'une grande migration vers l'Afrique. Nos hirondelles sont des maçonnes hors
pair, en quelques jours elles construisent ou réparent leurs nids avec de la
terre humide, quelques herbes sèches et leur salive. Vous les entendez tout
l'été dans la grange lors des distributions, elles sont très familières et
leurs petits alignés au sortir du nid nous émeuvent tous les ans! Elles
aimeraient bien s'inviter dans nos maisons, mais, lors de réfections nous avons
dû enlever quelques nids, ce qui nous a beaucoup déplu car les hirondelles ont
de plus en plus de mal à trouver où loger… L'hirondelle rustique est protégée
par la loi sur la protection de la nature de 1976, et comme beaucoup d'oiseaux
elle est victime des pesticides agricoles, de la disparition de pratiques
agricoles traditionnelles favorables à sa survie et de mauvaises conditions
climatiques. Parfois nos hirondelles
font deux portées; la deuxième, si elle est tardive, ne permet pas toujours aux
oisillons de vivre et partir. Les hirondelles n'aiment pas les chats qui les
guettent, on les voit parfois foncer en piaillant sur un chat aux aguets! Nous
attendons leur retour au printemps…
Si
vous voulez accueillir des hirondelles, des nids (et planchettes anti-fiente!)
sont en vente par la LPO, n'hésitez pas, c'est la joie garantie dans votre
garage ou hangar!
Pour en savoir plus sur les hirondelles: Jean Sériot et Diana Alvès: les
hirondelles, Ed. delachaux et niestlé. Col. les sentiers du naturaliste
L'hirondelle vient frapper à la
fenêtre de Solange
Photo D Bruchet
La fin de l'été, une transition
Les mois d'aout et septembre sont des mois pour le moins
physique: dans les parcelles, les légumes d'hiver sont plantés ou semés après
une préparation: poireaux, choux, carottes, navets….d'autres sont ramassés:
pommes de terre de conservation, courges, oignons, haricots cocos…tout cela
pendant que les cueillettes abondantes (et lourdes!) de pastèques, melons et
autres courgettes remplissent les paniers. Ouf! Depuis le mois de mars le
rythme a été soutenu, et il faut donc attendre encore un peu pour ralentir. Un
jour de repos par semaine devient possible en septembre…
Des chantiers ont été organisés avec succès, et dans la
convivialité; le plus récent est celui de la récolte des haricots cocos, mis à
sécher sous une serre.
Nous remercions tous les participants
Stockage des haricots après le
chantier de récolte
Qui de la graine ou du
légume ??
Dans la continuité du
travail de Françoise de récupération des semences sur la ferme, la Grande
Bastide n’héberge pas que des légumes, mais aussi les porte-graines des
variétés qui y sont cultivées. C'est maintenant Patricia qui a pris le relais,
non seulement pour la Grande Bastide, mais aussi pour d'autres maraîchers et
jardiniers alentours, développant ainsi l'activité de pépinière.
Tout une attention est
portée sur la sélection et la multiplication des variétés choisies, pour une
meilleure adaptabilité aux terres et climat de la Ferme, et en correspondance
avec les techniques culturales de Solange (fertilisation, arrosage, travail du
sol, ...). Ce choix répond aussi à la volonté de ne pas être totalement
dépendant des semenciers de l’agro-industrie et de favoriser le goût et la
diversité.
Les variétés auto-produites
sont moins homogènes et souvent moins productives que des variétés obtenues par
des techniques plus artificielles (comme l’« hybridation F1 », voire
la « CMS » - stérilité mâle cytoplasmique- , technique apparentée à
la manipulation génétique et pourtant autorisée dans le cahier des charges de
l’Agriculture Biologique !). Elles sont souvent plus exigeantes en
observation et en soin cultural. Mais quelle satisfaction de constater au fil
des années la meilleure résilience de variétés que leur richesse génétique
permet face aux sautes d’humeur du climat !
Chaque
année, la maraîchère et la pépiniériste choisissent les variétés qui vont être
récupérées au sein même des cultures, voire cultivées exprès. Afin d’isoler
celles qui risquent de se croiser avec d’autres, une petite parcelle est dédiée
à la multiplication des semences. Chaque année y est cultivée une variété différente
de : courge, melon, courgette, pastèque. Par exemple, vous dégustez déjà
la Marina di Choggia, cru 2016, ou la Sucrine, cru 2017, et, pour l’année
prochaine, la Violina, cru 2018. Quelques belles salades, choux ou plantes
aromatiques sont laissées monter à fleur puis à graines, ces sujets ne seront
pas ou plus récoltés. Même sort pour la mâche, les épinards, la roquette, les
blettes, céleris après quelques coupes. Quelques fruits sont sacrifiés à la
graine aussi : tomates, poivrons, aubergines, concombres notamment. Pour
les bisannuelles, c’est un peu plus compliqué : il faut à ces plantes une
2ème année de culture pour faire des fleurs puis des graines. Les plus beaux
oignons, betteraves, fenouils, ou carottes, doivent être mis en cave l’hiver avant
d’être replantés au printemps et finir leur cycle. Affaire à suivre après
quelques essais sur fenouils et oignons !
Vu le
nombre de légumes différents et de variétés pour chacun d’entre eux, rien de
tel que la répartition du travail entre maraîchers et l’échange de semences. Un
collectif s’est constitué en plaine de Durance – Sud Luberon, et plus
largement, un réseau régional : Edulis – auquel les jardiniers peuvent
aussi participer . Il appartient au Réseau Semences Paysannes (RSP) qui
regroupe une centaine d'organisations paysannes en France. Les journées
nationales du RSP ont lieu ce week-end et Patricia s'y rend.
La fin de
l’été est la saison de récolte de la plupart des semences, particulièrement des
légumes fruits. C’est en fin de printemps que se récoltent celles des légumes
feuilles ou racines.
2018
s’enorgueillit déjà de belles récoltes de semences : laitue beurre
d’hiver, choux Noir de toscane, tomates de toutes tailles et couleurs, courge
Violina, pastèque Sugar baby, melon Blanc d’Antibes, courgette Verte de milan,
… Vos retours sont les bienvenus !
Patricia en pépinière
L'année des papillons!
Nous
avons constaté avec joie la présence de nombreux papillons cette année sur la
ferme, avec joie quand il s'agit de machaons ou autres azurés mais avec moins
d'enthousiasme quand il s'agit de la pyrale du buis ou des teignes de la pomme
de terre, du poireau ou des choux, jusque dans la pépinière! Teignes, pyrales,
mites, ces termes désignent des papillons divers qui s'attaquent à des végétaux
tout aussi divers, pas facile de côtoyer ces charmantes bestioles.
La teigne de la pomme de
terre
Ce lépidoptère est un
ravageur redoutable et attaque les tubercules notamment, comme en ce moment, en
période de stockage. Nous sommes désolés si malgré un tri sévère vous trouvez
encore quelques dégâts occasionnés par les chenilles. Solange, qui avait à
priori une belle récolte, sans taupin, est désolée de la situation. La lutte
biologique est possible, le piégeage difficile car il peut y avoir jusqu'à 10
générations par an!, nous allons essayer de nous adapter (encore) à une
situation difficile.
Mais chacun peut finalement cohabiter?
(ce papillon
n'est pas une teigne mais un Procris ou Fadet commun)
Photo D Bruchet
L'équipe de la Grande Bastide