31 août 2009

petit journal de la ferme - août 2009

Paniers et légumes…
Les paniers sont bien remplis et variés pour cette période estivale. Il y a eu une amélioration sur les concombres qui ont été moins amers grâce à une meilleure irrigation et qui durent plus longtemps dans la saison ; les plantes, après la forte récolte du début, sont biens reparties.
Il y a un peu moins de carottes et de courgettes que d’habitude à la même époque, mais la dernière série de courgettes, plantées sous tunnel arrivera bientôt.
Les fraises ont finalement tenu leur promesse.
Concernant les salades nous testons des variétés anciennes goûteuses- dont la laitue « reine de Juillet »-, mais il est difficile de gérer le fait qu’elle peuvent facilement monter aux moments de fortes chaleurs, malgré des arrosages abondants.
Travaux et légumes !
Nous sommes relativement à jour dans les travaux, avec même quelques jours de vacances à tour de rôle pour tout le monde !
le grand désherbage manuel des jeunes pousses de carottes a été mené à bien, celui des artichauts- facilité par le paillage plastique posé cette année- et des salades aussi.
Dans la pépinière des plants de céleri à couper, céleri branche, choux, oignon, mâche, fenouils ont été préparés.
Les épinards, radis et navets ont été semés directement, des choux, betteraves, du fenouil, les courgettes, des salades issus de la pépinière ont été plantés.
Nous avons biné les carottes, salades, choux, céleri rave, le fenouil, les haricots et aromates
Les poireaux occupent beaucoup Pierre, entre binage, buttage et irrigation gravitaire. Pour le moment ils sont beaux, nous espérons vraiment que vos soupes soient facilitées par la présence de ce légume de base qui a manqué l’année passée !
Nous avons récolté les potimarrons, malheureusement avec la chaleur beaucoup ont éclaté, nous avons peut être attendu quelques jours de trop, ces courges sont parmi les plus fragiles. Les autres courges (spaghetti, butternut, violina, courge de Nice, musquée, Marina etc….) sont en cours de récolte, certaines doivent sécher alignées dans le champ.
souleveuse de pommes de terre
La récolte des pommes de terre a été facilitée par la « nouvelle » machine trouvée d’occasion (voir photo !)Cette récolte sera suffisante pour vos paniers, mais si vous voulez des sacs en plus notre salarié Luc, qui en cultive une parcelle en bio tout près de chez nous, peut vous en vendre (commandes dans la salle de distribution ou pour Gardanne nous le demander).
Les tomates Roma sont petites, sans doute cela provient-il des semences. Nous en avons aussi moins que prévu.
La réflexion du moment
Les maraîchers et les arboriculteurs ont aujourd’hui du mal à survivre, la grande distribution mais aussi tous les intermédiaires, grossistes, voire petits commerçants ne comprennent pas que maintenir des agriculteurs sur leurs territoires est aussi -sinon plus- important pour l’avenir que leur profit immédiat. Nous mesurons la chance que nous avons d’être soutenus et rémunérés par des AMAP. Comme le rappelle le dernier journal d’Alliance Provence, les paniers, qui se développent partout comme un « service », ne constituent pas à eux seuls les AMAP. Celles-ci sont d’abord fondées sur une relation directe de confiance, de coopération et d’équité, entre les habitants d’un territoire et des fermes de ce territoire.
La plaine de Durance, des terres périurbaines pourraient nourrir les habitants de Marseille à Avignon tout en redonnant des espaces de respiration à notre région -bien asphyxiée- si la concurrence et la consommation à bas prix qui sont prônées n’entraînent pas une lutte inégale entre marchands et agriculteurs, mais aussi entre agriculteurs! Dans le dernier « Vaucluse agricole » un article montre qu’une enquête menée par des producteurs dans des magasins du Vaucluse a permis de découvrir que des pommes distribuées actuellement- et paraît-il très mauvaises du point de vue gustatif- venaient de pays de l’est et même (en bio !!!) du Chili -alors que ce n’est plus la saison là bas- pendant que leurs pommes ne se vendaient pas….Quelles conditions de main d’œuvre, quel coût écologique, et quel sens aux mots « biologique » ou « durable » donner dans ce contexte? Des réflexions sur l’accès aux productions pour les plus démunis, sur la transparence, sur la communication nécessaires dans ce système, sur l’équilibre production/distribution/distance, sur la spécificité de chaque couple ferme/groupe d’habitants sont primordiales, si l’on ne veut pas que tous les jeunes qui s’installent et rêvent de vivre d’un culture écologique, productive et rémunératrice voient leur rêve se transformer en cauchemar, ou qu’ils soient contraints, pour survivre, de faire mourir leur voisin, ce qui n’est pas très satisfaisant.
Nous avons reçu récemment un groupe de ces jeunes agriculteurs qui s’installent dans les villages proches, nous avons été heureux de constater qu’ils ont tous des projets en agriculture biologique, avec une vente locale.
Certains ont des difficultés à trouver des terres, ou ces terres ont un prix excessif.
Il est important d’accompagner leurs installations avec un éclairage territorialisé et prospectif…les organismes et associations auront-ils cette faculté ? Tous ceux qui sont concernés l’espèrent, car les AMAP pourraient bien questionner bien plus loin qu’il n’y parait, au-delà des politiques agricoles actuelles ou des modèles économiques existants.
Françoise et Pierre