5 mars 2018

Journal de mars


Traction animale à la ferme
A la mi-janvier l’ânesse Pétula (Pépette pour les intimes) et la jument Sylva se sont relayées pour tirer la « sous-soleuse » et la « canadienne », afin d’y préparer la terre pour les prochaines cultures dans les serres.
Leur maître Guillaume les guide à la voix : « allez, continue ! A droite, Belle ! Va jusqu’au bout ! » ; elles semblent comprendre chaque mot.
La traction animale présente plusieurs avantages.
Tout d’abord celui d’éviter l’utilisation du tracteur qui demande une attention soutenue dans les serres, et dont les émanations sont malsaines dans cet espace fermé.
Elle permet ensuite de réaliser un tracé précis qui protège les zones de passe-pieds. Sillons et passe-pieds en symbiose préservent la vie de la terre.
 
 
Le Coulis
Cet été 2017, la ferme de la grande Bastide a produit dix tonnes de tomates à coulis, des variétés Rio Grande et Roma.
Solange a mené ce chantier sur des parcelles arrosée en irrigation gravitaire, grâce au réseau des canaux qui amènent l’eau de la Durance captée en amont.
 
                
 

 
 
Dans l’atelier professionnel du Mas de Granier à Saint Martin de Crau, les tomates ont été pressées, chauffées et mises en pot, et les pots passés en autoclave, ce qui garantit une longue conservation.
 
 

         
Les étiquettes des gagnants du concours de dessin proposé en octobre 2017 décorent désormais les pots de 630g et de 315g.
Dans son article « Le capitalisme raconté par le ketchup », J-M Malet raconte comment « En Californie, en Chine et en Italie, quelques mastodontes [Heinz, Unilever…] transforment à eux seuls la moitié des tomates d’industrie de la planète. »
https://www.monde-diplomatique.fr/2017/06/MALET/57599
 
Connaitre la ferme: la grange
La grange qui accueille chaleureusement (même s'il fait froid!) les distributions est un intéressant hangar agricole du début du XXème. Elle permet d'accueillir aussi des évènements (fêtes, de ferme en ferme, etc....)
Un agriculteur voisin nous a raconté qu' on appelle les ouvertures des côtés qui lui donnent son charme et son originalité des arquières;  en hiver elles étaient occultées par de la paille. Nous avons fait poser des fenêtres intérieures pour ouvrir et fermer plus facilement.
Nous avons déjà fait réviser la toiture et sommes en train de consolider les linteaux mécaniques. Nous envisageons de ragréer le sol. L'humidité qui grimpe dans les murs extérieurs à l'est est due à la semelle de ciment non perméable qui a été rajoutée le long du mur extérieur et qui bloque l'eau du toit qui ne s'infiltre pas. Des travaux seraient utiles, gouttières et drain.
Un jour, peut-être,  les distributions devraient se faire dans la partie nord, la partie sud serait réservée au travail et à l'atelier. Nous avons dégagé de cette partie nord (le fond  par rapport à votre arrivée actuelle) une ancienne laveuse/trieuse à légumes (carottes, pommes de terre) de grande dimension avec un moteur faisant tourner un tambour. Nous nous en sommes servis au début de l'activité.. Nous lui cherchons une destination. Peut-être un musée agricole....!
Il existe peu de ces granges agricoles qui soient encore en activité, les hangars modernes les ont remplacés, faits de parpaings et toits de tôles, souvent amiantées.
 
 
                           
 

 
Cultures en cours:
actuellement sont déjà en place en plein champ: les fèves,  les petits pois, l'ail et, sous serres, les cebettes de printemps, les pois gourmands,  carottes et pommes de terre nouvelles.
Des plantations sous serre de betteraves, fenouils, salades, choux chinois, choux rave, navets  ont été réalisées récemment. Des épinards en plein champ ont été plantés.
Un peu d'histoire: les primeurs ont été les tout premiers végétaux (légumes, fruits, fleurs) récoltés quand reviennent les récoltes, au printemps. Ces végétaux avaient des caractéristiques gustatives appréciées car ils étaient tendres et fondants. On parle maintenant de  légumes « primeurs » pour des productions forcées ou de contre-saison qui bénéficient de la réputation de qualité des végétaux primeurs mais la production contemporaine est souvent décalée - se situant à plusieurs jours ou mois des récoltes de plein champ sans artifice.
C'est Jean-Baptiste de La Quintinie, jardinier de Louis XIV, qui fut l'un des premiers à utiliser certaines techniques de culture pour produire des fruits et légumes en dehors de leur saison normale. Les techniques contemporaines de culture emploient donc les cultures sous serres, les cultures sur bâches, les cultures sous tunnels de plastique, etc. Deux exemples utilisés à son époque: les fruitiers adossés à des murets de pierre, des couches de fumier chaud pour les légumes.
Un exemple d'AOP de pomme de terre primeur:  la  Béa du Roussillon - à découvrir sur Wikipédia
Un livre à découvrir:
Instruction pour les jardins fruitiers et potagers - Jean-Baptiste de la Quintinie - Ed Actes Sud/ENSP
 
Atelier:  préparez vous pour la grande plantation d'oignons , fin mars début avril, nous vous préciserons la date.
Et les ateliers de l'agro-parade tous les samedis après-midi de mars, à partir de 14h, avec un goûter à partager. A ce propos, le premier atelier nous a permis de concevoir le projet; il nous faut des bouteilles en plastique: transparentes, grandes ou petites, des blanches (lait), des jaunes (huile), gardez tout et apportez les aux ateliers ou si vous avez l'occasion de passer par la ferme jusqu'au 17 mars (on portera au recyclage...)
A bientôt!