9 févr. 2016

Journal de la ferme


Après des vacances en altitude je suis redescendue avec joie dans la vallée et vous souhaite une bonne année 2016!
Je souhaite de voir valorisées les ressources végétales de la belle terre, celles qui sont renouvelables, celles que l'on peut semer partout.
Je souhaite qu'il s'essaime dans notre pays des structures, projets, filières, envies autour de la production végétale, de sa transformation créative, artisanale, comestible, transparente.
Je souhaite que ces projets soient l'occasion de liens sociaux, pour que s'organiser, autogérer et cogérer, collaborer signifie prendre soin de nous.
Cela paraît beaucoup pour 2016 mais l'année prochaine on renouvelle nos vœux!
Et pour les Amaps je souhaite que ce qui nous concilie le soit encore pour les nouveaux nés et il y en a!
Les AMAP de la Grande Bastide continuent avec deux groupes: une distribution à la ferme le mardi, une distribution à Pertuis le vendredi (à la cave coopérative près de la gare). Beaucoup d'entre vous m'ont renouvelé la confiance que vous aviez avec mes parents, de nouveaux sont arrivés, je vous remercie de poursuivre l'aventure AMAP ou de vous y engager
La grande grange- alias « le frigo »- abrite la distribution et le stockage, avec un coin aménagé pour le repos. Cette belle grange de pierre avec des "arquières" (c'est le nom donné par les locaux aux ouvertures sur les côtés) date du XIXème siècle. Les arquières servaient pour la circulation de l'air l'été et étaient bouchés avec de la paille l'hiver.
J'ai engagé petit à petit des changements de pratiques agronomiques pour la production, travaillant sur buttes et utilisant des couverts végétaux: paillage, couvertures de déchets végétaux (...)
L'idée générale est d'éviter l'évaporation et donc d'utiliser moins d'eau, ce qui a été le cas dès l'été 2015, d'éviter les pertes massives d'azote dans l'air par le travail du sol et protéger la vie du sol, car dans une poignée de terre fertile il peut y avoir autant d'êtres vivants que d'humains habitant sur la planète: de 5 à 6,5 milliards !
Longtemps ignoré, le rôle de la vie du sol est aujourd'hui reconnu. Certes, on ne laisse pas encore à cette entité biologique la place qu'elle mérite mais personne ne nie plus que la vie du sol soit une des voies royales qui permettent le passage des éléments nutritifs de l'état organique à l'état minéral et vice-versa !
Le 22 décembre a eu lieu la troisième édition du  marché de Noël, artisanat, créations, produits locaux, gibacier, bons plats apportés par les amapiens et vin chaud ont rempli l'espace autour de la distribution des légumes dans une  ambiance chaleureuse. Je  remercie tous ceux qui ont participé: les exposants, les organisateurs, les cuisiniers.


Cette année sont prévues des visites de la ferme par l'école de Villelaure et ma participation à l’événement "de Ferme en Ferme" des CIVAM. Mercredi dernier, dans le cadre des journées nationales du réseau CIVAM, des paysans d'autres régions de France, des animateurs du réseau, sont venus aussi sur la ferme. Ouvrir la ferme, un moyen de faire comprendre le métier de maraîcher, mais aussi échanger sur les enjeux écologiques et sociaux liés à l'alimentation.


Quelques informations sur la conservation des légumes
 Les AMAP sont le lieu du consommer frais mais le stockage est parfois nécessaire. En hiver nous ramassons certains légumes avant les gelées. Même si 2015 a été une année très chaude, notre ferme est dans un "fond froid" et le gel vient en général dès novembre. Nous stockons en "silos" (caisses recouvertes) navets, radis noirs, céleris raves. Les carottes sont parfois stockées, toutes les "feuilles" sont cueillies le jour de la distribution.
Les pommes de terre et oignons se conservent à l'abri de la lumière et au sec. Nous stockons les pommes de terre dites "de conservation" en chambre froide à partir de leur cueillette, en août, ce qui empêche la germination.
Bien gérer et conserver, mais aussi bien cueillir et distribuer évite le gaspillage de la production à l'assiette.... Chaque français jette en moyenne 20 kg d’aliments par an, les agriculteurs ont beaucoup de pertes à la commercialisation,  les AMAP sont une solution!
Les légumes sont vivants et continuent à évoluer après cueillette, il faut donc en prendre soin à l'arrivée à la maison: on cuisine d'abord "le vert"! Beaucoup peuvent  se ranger dans le bac à légumes du réfrigérateur -la température y est comprise entre 8 et 10°C -(carottes, poireaux, choux, céleri rave, navet), en les séparant et en les laissant non lavés dans un sachet, ou, épluchés et triés dans un contenant -sachet, boîte...- sur les étagères du bas. 
Pour conserver au mieux vos courges, les mettre dans un endroit sec, à une température au dessus de 12 °, plutôt dans la maison "au chaud". Il faut les surveiller pour ne pas laisser se développer une moisissure.
Vous trouvez sur divers sites des informations sur ce sujet, le gaspillage alimentaire étant devenue une priorité.
Les derniers plantés :
J'ai reçu par la poste Cinq paquets de cette forme étrange, la postière m'a dit qu'il avait été difficile de les ranger dans son coffre.
Dans des cartons bien stockés et bien scotchés, la commande des arbres fruitiers que nous avons plantés le week-end dernier. Les noisetiers y ont la place principale.
L'idée est de créer une haie diversifiée d'arbre à bas jet et arbustes (cassis, groseille, caseille, baie de mai), pour commencer une production maraîchère en agroforesterie.
Créer ainsi un refuge d'une plus grande biodiversité; nous recherchons en plus grand nombre des hérissons (prédateurs de limaces - avez-vous remarqué que j'en laisse s'échapper quelques unes dans les feuilles vertes de vos paniers…?) et des belettes (prédateur de campagnols) !!!

 Solange

les arbres comestibles
paillage et buttes


















 séchage des haricots

5 févr. 2016

Les nouvelles de la Grande Bastide


Depuis la fin du mois d'octobre 2015 Pierre a quitté l'agriculture et les terres sont cultivées par des jeunes....nous avons en effet transmis la Grande Bastide en fermage depuis le début de l'année:
- à Benoit , paysan boulanger, qui fait des céréales pour son pain sur les terres de la Grande Bastide; déjà boulanger, il a réhabilité un fournil villageois à Cucuron, qu'il partage avec un autre jeune boulanger, Etienne
- à Solange, notre fille qui fait du maraichage diversifié et plante des haies fruitières
- à Patricia, qui développe une activité plants pour plusieurs maraichers proches.
Pierre et moi vivons toujours la ferme, nous partageons le lieu avec nos locataires Claire et Cristiano, musiciens de la Roda, et les locataires du gite touristique. En 2016 nous ferons des changements sur notre façon d'habiter la Grande Bastide, le projet de co/éco-habitat se poursuit, et l'activité gîte va s'arrêter....nous vous donnerons des nouvelles.
Fin octobre Pierre a fêté son départ et une centaine de personne ont pu déguster un buffet végétarien préparé par Marie-Paule, qui officie au restaurant de St Estève Janson, la table d'Estève, elle cuisine avec nos légumes et d'autres bons produits locaux, une table à découvrir, qui est aussi le seul magasin du village, épicerie, dépôt de pain....on y rencontre des habitués dans une ambiance amicale. La soirée a été très agréable, avec de nombreux témoignages d'amitié, des chants très émouvants, des attentions; les amapiens nous ont aussi offert un week-end insolite où nous irons au printemps.
Nos projets sur la ferme restent nombreux: activité culturelle (le concert-soupe), le verger (nous avons planté en janvier une vingtaine de nouveaux fruitiers) et avons commencé à récolter les fruits des haies et arbres comestibles plantés au cours des années.
Françoise