1 oct. 2018

Journal d'automne



A la "rentrée", les hirondelles partent!
Les hirondelles s'en vont et le silence se fait! Depuis que nous habitons la ferme nous cohabitons une partie de l'année avec de joyeux oiseaux: les hirondelles rustiques. Reconnaissables à leur gorge brun-roux, ce sont de vraies campagnardes qui nichent dans les étables et les granges. Elles reviennent fidèlement au printemps dans leurs nids abandonnés à la fin de l'été, au retour d'une grande migration vers l'Afrique. Nos hirondelles sont des maçonnes hors pair, en quelques jours elles construisent ou réparent leurs nids avec de la terre humide, quelques herbes sèches et leur salive. Vous les entendez tout l'été dans la grange lors des distributions, elles sont très familières et leurs petits alignés au sortir du nid nous émeuvent tous les ans! Elles aimeraient bien s'inviter dans nos maisons, mais, lors de réfections nous avons dû enlever quelques nids, ce qui nous a beaucoup déplu car les hirondelles ont de plus en plus de mal à trouver où loger… L'hirondelle rustique est protégée par la loi sur la protection de la nature de 1976, et comme beaucoup d'oiseaux elle est victime des pesticides agricoles, de la disparition de pratiques agricoles traditionnelles favorables à sa survie et de mauvaises conditions climatiques.  Parfois nos hirondelles font deux portées; la deuxième, si elle est tardive, ne permet pas toujours aux oisillons de vivre et partir. Les hirondelles n'aiment pas les chats qui les guettent, on les voit parfois foncer en piaillant sur un chat aux aguets! Nous attendons leur retour au printemps…
Si vous voulez accueillir des hirondelles, des nids (et planchettes anti-fiente!) sont en vente par la LPO, n'hésitez pas, c'est la joie garantie dans votre garage ou hangar!
Pour en savoir plus sur les hirondelles: Jean Sériot et Diana Alvès: les hirondelles, Ed. delachaux et niestlé. Col. les sentiers du naturaliste


L'hirondelle vient frapper à la fenêtre de Solange
Photo D Bruchet



La fin de l'été, une transition

Les mois d'aout et septembre sont des mois pour le moins physique: dans les parcelles, les légumes d'hiver sont plantés ou semés après une préparation: poireaux, choux, carottes, navets….d'autres sont ramassés: pommes de terre de conservation, courges, oignons, haricots cocos…tout cela pendant que les cueillettes abondantes (et lourdes!) de pastèques, melons et autres courgettes remplissent les paniers. Ouf! Depuis le mois de mars le rythme a été soutenu, et il faut donc attendre encore un peu pour ralentir. Un jour de repos par semaine devient possible en septembre…

Des chantiers ont été organisés avec succès, et dans la convivialité; le plus récent est celui de la récolte des haricots cocos, mis à sécher sous une serre.

Nous remercions tous les participants



Stockage des haricots après le chantier de récolte

Qui de la graine ou du légume ??
Dans la continuité du travail de Françoise de récupération des semences sur la ferme, la Grande Bastide n’héberge pas que des légumes, mais aussi les porte-graines des variétés qui y sont cultivées. C'est maintenant Patricia qui a pris le relais, non seulement pour la Grande Bastide, mais aussi pour d'autres maraîchers et jardiniers alentours, développant ainsi l'activité de pépinière.
Tout une attention est portée sur la sélection et la multiplication des variétés choisies, pour une meilleure adaptabilité aux terres et climat de la Ferme, et en correspondance avec les techniques culturales de Solange (fertilisation, arrosage, travail du sol, ...). Ce choix répond aussi à la volonté de ne pas être totalement dépendant des semenciers de l’agro-industrie et de favoriser le goût et la diversité.
Les variétés auto-produites sont moins homogènes et souvent moins productives que des variétés obtenues par des techniques plus artificielles (comme l’« hybridation F1 », voire la « CMS » - stérilité mâle cytoplasmique- , technique apparentée à la manipulation génétique et pourtant autorisée dans le cahier des charges de l’Agriculture Biologique !). Elles sont souvent plus exigeantes en observation et en soin cultural. Mais quelle satisfaction de constater au fil des années la meilleure résilience de variétés que leur richesse génétique permet face aux sautes d’humeur du climat !
Chaque année, la maraîchère et la pépiniériste choisissent les variétés qui vont être récupérées au sein même des cultures, voire cultivées exprès. Afin d’isoler celles qui risquent de se croiser avec d’autres, une petite parcelle est dédiée à la multiplication des semences. Chaque année y est cultivée une variété différente de : courge, melon, courgette, pastèque. Par exemple, vous dégustez déjà la Marina di Choggia, cru 2016, ou la Sucrine, cru 2017, et, pour l’année prochaine, la Violina, cru 2018. Quelques belles salades, choux ou plantes aromatiques sont laissées monter à fleur puis à graines, ces sujets ne seront pas ou plus récoltés. Même sort pour la mâche, les épinards, la roquette, les blettes, céleris après quelques coupes. Quelques fruits sont sacrifiés à la graine aussi : tomates, poivrons, aubergines, concombres notamment. Pour les bisannuelles, c’est un peu plus compliqué : il faut à ces plantes une 2ème année de culture pour faire des fleurs puis des graines. Les plus beaux oignons, betteraves, fenouils, ou carottes, doivent être mis en cave l’hiver avant d’être replantés au printemps et finir leur cycle. Affaire à suivre après quelques essais sur fenouils et oignons !
Vu le nombre de légumes différents et de variétés pour chacun d’entre eux, rien de tel que la répartition du travail entre maraîchers et l’échange de semences. Un collectif s’est constitué en plaine de Durance – Sud Luberon, et plus largement, un réseau régional : Edulis – auquel les jardiniers peuvent aussi participer . Il appartient au Réseau Semences Paysannes (RSP) qui regroupe une centaine d'organisations paysannes en France. Les journées nationales du RSP ont lieu ce week-end et Patricia s'y rend.
La fin de l’été est la saison de récolte de la plupart des semences, particulièrement des légumes fruits. C’est en fin de printemps que se récoltent celles des légumes feuilles ou racines.
2018 s’enorgueillit déjà de belles récoltes de semences : laitue beurre d’hiver, choux Noir de toscane, tomates de toutes tailles et couleurs, courge Violina, pastèque Sugar baby, melon Blanc d’Antibes, courgette Verte de milan, … Vos retours sont les bienvenus !



Patricia en pépinière
L'année des papillons!
Nous avons constaté avec joie la présence de nombreux papillons cette année sur la ferme, avec joie quand il s'agit de machaons ou autres azurés mais avec moins d'enthousiasme quand il s'agit de la pyrale du buis ou des teignes de la pomme de terre, du poireau ou des choux, jusque dans la pépinière! Teignes, pyrales, mites, ces termes désignent des papillons divers qui s'attaquent à des végétaux tout aussi divers, pas facile de côtoyer ces charmantes bestioles.

La teigne de la pomme de terre
Ce lépidoptère est un ravageur redoutable et attaque les tubercules notamment, comme en ce moment, en période de stockage. Nous sommes désolés si malgré un tri sévère vous trouvez encore quelques dégâts occasionnés par les chenilles. Solange, qui avait à priori une belle récolte, sans taupin, est désolée de la situation. La lutte biologique est possible, le piégeage difficile car il peut y avoir jusqu'à 10 générations par an!, nous allons essayer de nous adapter (encore) à une situation difficile.


Mais chacun peut finalement cohabiter? 
(ce papillon n'est pas une teigne mais un Procris ou Fadet commun)
Photo D Bruchet

L'équipe de la Grande Bastide