7 avr. 2017

Journal de la ferme

                       
 




Printemps à la ferme
Parlons plants, parlons semences
 
C'est sûr, le printemps est bien là ; la première coccinelle a été vue le 9 mars, et les hirondelles sont de retour - certaines nichent dans les bâtiments et sont nos compagnes depuis 20 ans ! Sans parler des fleurs et des bourdonnements.
 En cette fin d'hiver, on met en terre les semis et les plants des légumes que l'on récoltera au printemps : navets, fenouil, betteraves, salades, oignons.
 On prépare les premières récoltes pour la reprise des distributions : en janvier, les pommes de terre primeur ont été plantées sous paille, et les carottes primeur semées.
 Enfin, les plants de l'automne dernier qui nous ont donné nos légumes tout l'hiver, reprennent et donnent encore un peu (poireaux, blettes, épinards, oignons) avant de monter en graines. Cette année Solange laissera quelques oignons monter en fleur, pour récupérer leurs graines pour les semis de la prochaine saison.
 D'où viennent les plants ?
Une partie est achetée à l'extérieur de la ferme, principalement à un pépiniériste d'Aix en Provence (Cereplant) qui fournit les plants précoces, obtenus sous serre chauffée. Mais la plupart des plants proviennent de la pépinière de Patricia, dont voici un bref historique.
 Une pépinière a été initiée à la ferme de la Grande Bastide en mars 2007par Françoise, qui s'est formée à cette tâche délicate et l'a conduite seule pendant plusieurs années. Elle a ensuite transmis à Patricia en travaillant régulièrement avec elle pendant toute une année. Patricia, après une formation, est à présent installée comme pépiniériste à la Grande Bastide, où elle a investi deux serres pour fournir des plants à plusieurs maraîchers ou jardiniers des environs.
 De la graine au légume
Après quelques années de fonctionnement de la pépinière, la Grande Bastide a investi dans une « motteuse», une machine qui forme des mottes de terreau, de petits cubes de terre disposés en plateaux de 50 ou 100 mottes selon la grosseur. Dans chaque motte on sème une ou plusieurs graines. Ces semences biologiques sont en partie achetées à des semenciers et en partie récupérées et sélectionnées à partir des végétaux produits sur la ferme ; la proportion de graines achetées ou récupérées dépend des essais réussis les années précédentes, du temps disponible pour le prélèvement et la conservation, parfois délicats.
Les plateaux sont disposés dans une serre où ils reçoivent des soins attentifs jusqu'à ce qu'ils soient prêts à être mis en terre, en serre ou en plein champ. Pendant plusieurs semaines il sont arrosés une ou plusieurs fois par jours (ni trop, pour éviter des proliférations de champignons, ni trop peu sinon le plant souffre et ne se développera pas bien ensuite). On contrôle la température et l'humidité de l’atmosphère des serres par l'ouverture et la fermeture des portes et des ouvrants latéraux.
 




Travaux de ferme
 L'une des tâches importantes de l'hiver a été la planification des travaux, la conception du calendrier des semis et plantations, et l'organisation des rotations des cultures dans les serres et les parcelles. Il s'élabore en fonction du temps de chaque tâche à accomplir, et des itinéraires techniques de chaque légume. Il est aussi l'occasion de trouver un juste équilibre entre les nécessités vitales des cycles végétaux et la temporalité de la vie humaine.
Le matériel agricole doit être régulièrement entretenu, comme par exemple les serres, ou encore tout le matériel d'irrigation.
 Le plastique des serres a une durée de vie de 4 ou 5 ans en général, celui des serres de la Grande Bastide a 9 ans, et Solange renouvelle cette année le plastique de quatre serres. Il faut réparer la serre dont le plastique s'est partiellement envolé par un jour de fort mistral début mars.
 L'une des tâches quotidiennes de printemps (mais aussi de l'hiver et de l'automne) est l'ouverture et la fermeture des serres. L'aération est essentielle aux plantes, elle permet de contrôler la température à l'intérieur des serres, mais aussi le taux d'humidité, auquel les légumes sont extrêmement sensibles.
Tous les matins, on ouvre donc toutes les portes et les ouvertures latérales des 14 serres de la ferme. Pour une personnes seule, cela représente environ 45 minutes pour ouvrir le matin, et de nouveau pour fermer le soir. Les nuits de gel, on recouvre certaines plantes d'une voile protecteur que l'on retire le matin.
 Avec la chaleur qui augmente, il faut que tout le matériel d'irrigation soit opérationnel, et installé bientôt. Cela représente plusieurs kilomètres de tuyaux et des dizaines d'asperseurs. Pour augmenter leur durée de vie, Solange les a tous trempés un par un dans des seaux de vinaigre tout au long de l'hiver, afin de prévenir les concrétions calcaires, elle a remplacé certaines pièces usées.
 

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